Depuis le 28 septembre dernier, on peut aller admirer soixante-six modèles iconiques d’ AZZEDINE ALAIA au Palais Galliera à Paris qui célèbre sa ré-ouverture avec le créateur au parcours créatif unique. Cette première rétrospective parisienne est présentée dans les galeries rénovées du palais, ainsi que dans la salle Matisse du Musée d’Art moderne de Paris. En tant que grande fan du couturier, J’ai adoré cette exposition pour la perfection des robes présentées mais aussi pour les anecdotes apprises sur ALAÏA. Ma préférée : J’ai entendu parler le commissaire de l’exposition qui racontait que Naomi Campbell est arrivée à Paris à l’âge de 15 ans pour être mannequin chez Alaïa et commencer sa carrière. La mère du top model très inquiète, a souhaité que sa fille habite chez Azzedine Alaï a pour ses débuts dans la capitale. Le couturier et Naomi Campbell ont donc tissé des liens d’amitié et sont restés très proches.
Voici quelques photos ci-dessous (prises avec mon iphone) de cette magnifique exposition
Quelques mots sur ce créateur qui aime et sublime (VRAIMENT) les femmes …
L’apprentissage du couturier est lié aux clientes qu’il a su séduire par des vêtements sur mesure. Encouragé par son ami Thierry Mugler, il présente en 1979 sa première collection griffée, et déjà il rend le cuir plus fragile et précieux, plus sensuel aussi. Le jersey et le stretch, dont il drape les corps, rappellent l’École des Beaux-Arts de Tunis où il étudia la sculpture : « Quand je travaille le vêtement, il faut que ça tourne autour du corps, de profil et de dos ». Les zips tracent un chemin autour des robes, les œillets percent les manteaux, les piqûres soulignent le galbe des tailleurs et les courbes des femmes… Alaïa a modelé un corps nouveau glamour et harmonieux, tel un sculpteur dont les mains façonnent la mousseline ou le cuir. Il est l’un des rares à maîtriser toutes les étapes de la réalisation d’un vêtement : tracer un patron, dessiner à même la toile les formes et les volumes qu’il a en tête, couper et coudre. Mais son vrai plaisir est de voir porter ses créations, pour lui « on ne porte pas un dessin ».
En inventant de nouvelles morphologies par un jeu de coutures complexes, Alaïa est devenu le couturier d’une œuvre complètement intemporelle. On voit d’ailleurs les robes exposées comme en 3D grâce à la scénographie de Martin Zsekely Son influence sur la mode contemporaine est fondamentale. Azzedine Alaïa, infatigable travailleur, artisan plus que directeur artistique, poursuit son chemin en préférant « les vêtements qui durent » à ceux qui s’éteignent avec les saisons. Ce grand amoureux des femmes confie : « Je fais des vêtements, elles font la mode… ». Les mannequins et amies qu’il a révélées – comme Naomi Campbell, Stephanie Seymour, Linda Spierings, Linda Evangelista, Veronica Webb ou Yasmin Le Bon, sont aussi ses plus fidèles admiratrices.
En 1985, il reçoit deux Oscars de la Mode à Paris et la même année, il défile au Palladium de New York avec Jean-Paul Goude à la direction artistique.
En 1998, une rétrospective lui est dédiée au célèbre musée « Groninger Museum » aux pays-Bas, où ses modèles côtoient les œuvres de Pablo Picasso, Jean-Michel Basquiat, Anselm Kiefer, Christophe von Weyhe… En 2000, au Guggenheim Soho, il est exposé avec les toiles d’Andy Warhol.
Bref, AZZEDINE ALAIA et ses robes parlent à tout le monde et pas seulement à l’élite des fashionistas assises aux premiers rangs des défilés et vénérant Phoebe Philo et Martin Margiela. Ses robes sont juste belles et tout le monde peut les comprendre et imaginer quelqu’un dedans. Beauté à l’état brut.
PALAIS GALLIERA MUSÉE DE LA MODE DE LA VILLE DE PARIS
10, av. Pierre Ier de Serbie Paris 16 ème 01 56 52 86 00
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h, sauf les jours fériés Nocturne le jeudi jusqu’à 21h
TARIFS Palais Galliera
Plein 8 € / Réduit 6 € / Jeune 4 €
